Départ en cette fin d'aprem pour la première partie de l'ascension qui nous mènera au bivouac.
Depuis le parking, on remonte le vallon du diable jusqu'au cône sous les séracs de la face nord.
On traverse le torrent puis de là, le début du couloir jusqu'à rattraper l'arête. Le rocher sur cette arrête est plutôt bon contrairement à ce que dit le topo.
On se fait ramasseur de génépi car celui-ci foisonne, les chamois n'en raffolent pas.
Et c'est après quelques heures que nous arrivons au bivouac 1600m plus haut.
Le temps est au beau et nous nous préparons pour manger et dormir sur la bonne plateforme (20m sous l'arête, 100m sous le névé).
Le léger vent de sud-ouest qui souffle toute la nuit ne nous inquiète pas outre mesure, mais c'est pendant la demi-heure de notre petit déjeuner que le ciel se charge de mauvais nuages gris.
La météo a prévus grand beau et nous pensons que ca sera juste un jour gris.
Nous remontons le glacier suspendus et attaquons enfin les difficultés.
Le glacier ayant perdu d'une dizaine à une vingtaine de mètres d'épaisseur, c'est dans un rocher exécrable qu'Alexis attaque sans pouvoir se protéger.
De mon coté je vois le temps se gâter vraiment et les premiers flocons tombent.
Alexis qui est extrêmement concentré ne remarque pas... avant d'arriver à un endroit ou il peut enfin s'assurer mais pas redescendre.
Les premiers coups de tonnerre claquent alentour. Je dois monter pour trouver et installer un rappel possible. Ca y est la pluie tombe.
Le rappel de 50m mouillé sur un coinceur va évidement ce bloquer, et je dois remonter le névé à 60° avec 1 piolet sous la pluie et l'orage.
Enfin lorsque je rejoins Alexis c'est une pluie de coups de tonnerre qui éclate.
L'aiguille est un aimant à orage.
Nous courront pour nous dégager de la proximité des chutes de pierres.
Après quelques minutes de repos au bivouac nous entamons la descente par notre montée de la veille mais cette fois sur du rocher mouillé et glissant.
On en profite pour ramasser encore un peu de génépi.
L'orage ne s'arrête pas et la pluie nous laisse toutes les 10minutes, 5 minutes de répits.
C'est completement trempé que nous arrivons à la voiture. Et 'las', la pluie redouble et retriple d'effort pour nous empêcher de nous changer peinard.
On se retrouve à poil dans la voiture à essayer de trouver quelques habits secs.
En tous cas merci météo france pour nous avoir mis dans ce guet apens. On était pas les seuls vu le nombre de personne redescendant du refuge de la selle ce matin la.
C'est le premier but du projet, j'espère qu'il n'y en aura pas trop d'autre.
